Le 4 janvier 2024, Pascale Brillon, psychologue québécoise, intervenait dans l’émission « Sous le soleil de Platon » sur France Inter.
Elle explique comment les soignants sont les plus touchés par la fatigue de compassion et le traumatisme vicariant. Le sujet m'a intéressé puisque j'ai rédigé un mémoire sur « l’apport du coaching auprès d’un professionnel de santé dans la prévention de l’épuisement professionnel ».
En effet, j’explique, dans mon mémoire que les soignants sont soumis à des stresseurs importants comme une charge de travail et une charge émotionnelle élevées puisqu’ils sont exposés quotidiennement à la souffrance, à la peur, à la maladie, à la mort. Cette problématique s'étend également aux travailleurs sociaux.
En tant qu’éducatrice spécialisée de formation, je sais que la notion de « juste distance relationnelle » est régulièrement abordée dans les centres de formation des travailleurs sociaux. La juste distance relationnelle signifie être ni trop impliqué, ni trop distant avec les patients, les résidents ou les usagers. On apprend aux professionnels du soins et de la relation d’aide à mettre en place des « garde-fous ». Pascale Brillon propose par exemple de compenser la laideur du monde à laquelle ces professionnels sont quotidiennement confrontés « en s’exposant à la beauté ». Elle nous incite à nous émerveiller, à méditer.
Pour faire part de mon expérience personnelle, j’ai pratiqué la méditation de pleine conscience, régulièrement contemplé la couleur du ciel à l’aube ou au crépuscule, écouté le chant des oiseaux, pratiqué la sophrologie, etc.
Mais cela ça n’a pas suffit !
Un jour, il y a une rupture. Un arrêt pour épuisement professionnel. Je ne l’ai pas vu venir car j’aimais mon métier, ou tout du moins je m’en persuadais. Je n’ai pas compris ma situation dans l’immédiat parce que je pensais avoir mis en place les garde-fous nécessaire. Et surtout, j’avais une équipe sur laquelle je pouvais compter, des psychologues de service que je pouvais solliciter à tout moment.
Mais cela n’a pas suffit ! Ni à moi, ni à d’autres collègues avant moi.
Pourquoi ? Selon moi, parce que « la blessure morale » comme évoqué par Pascale Brillon a été trop importante. Elle définit la blessure morale par le fait d’avoir le sentiment d’être complice d’un système auquel on ne croit plus. Lorsque l’écart entre les attentes idéalistes et la réalité est trop important, cela crée une rupture. Le professionnel ne trouve plus de sens à son travail, à l’impression de ne plus se reconnaître, ne parvient plus « à aider et remet tout en question : son métier, son talent, sa compétence ». « J’ai besoin de me rappeler que mon métier à un sens et que je le fais bien !»
En effet, les professionnels du soin et de la relation d’aide sont souvent dans le « sois parfait » ou le « fais plaisir ».
Pascale Brillon indique qu’il faut « favoriser la flexibilité cognitive » ce qui revient en coaching à mettre le client en réflexion sur ses permissions. Est-ce que je m’autorise à moi-même à ne pas être parfait ? Est-ce que je peux baisser le niveau d’exigence que j’ai envers moi-même ? Est-ce que je m’autorise à être vulnérable ?
Charles Pépin explique que les aidants sont des « Êtres tellement tournés vers les autres qui ne se connaissent plus » et le coaching professionnel va permettre de se recentrer sur soi. Qu’est-ce qui est important pour moi ? Quels sont mes besoins ? Quelle action je mets en place pour satisfaire mes besoins ? Qu’est-ce qui me fait plaisir et qui me permet de prendre soin de moi ? Un massage ? Un café avec un ami ? Jouer de la musique ? Méditer ?
Pascale Brillon appelle cela « l’autosoin » qui permet de maintenir sa capacité d’empathie, nécessaire pour continuer à s’épanouir dans son travail. « Pour aller bien, il faut sortir de soi et revenir à soi, s’oublier et se retrouver »
Ainsi, pour prendre soin de ceux qui prennent soin, le coaching permet de :
Mieux se connaître, de se recentrer sur soi et sur le sens de son travail. Est-ce que mes comportements sont en cohérence avec mes valeurs révélées, conscientisées ?
S’accepter soi-même, d’affirmer sa personnalité, d’accepter sa vulnérabilité et se détacher du regard de l’autre !
Acquérir des stratégies pour continuer à s’épanouir dans son travail, d’identifier ses motivations et de reprendre confiance en soi et en ses capacités d’action !
Mieux gérer stress et pression au travail pour être entre le contrôle et le lâcher-prise !
Planifier des tâches, définir des priorités, évaluer leur faisabilité en fonction de ses ressources et de ses limites !
Préserver l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, d’apprendre à dire « non » et à poser des limites pour conserver ses espaces ressources !
« Je retrouve le même niveau de fonctionnement qu’auparavant et j’ai appris de cet évènement, j’ai grandi de cet évènement. C’est évènement m’a permis de m’arrêter pour me dire comment je veux vivre ma vie maintenant ? »
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Pour rappel, le coaching professionnel agit dans la prévention de l’épuisement professionnel et dans l’accompagnement au rebond. Il ne se substitue pas à un suivi thérapeutique ou médical.
Je vous invite à écouter le podcast ci-dessous :
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